dimanche 4 avril 2010

PRE-CONFERENCE DES PEUPLES INDIGENES ET ORGANISATIONS SOCIALES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LES DROITS DE LA MERE TERRE



Cette semaine (29 et 30 mars) a eu lieu à Cochabamba la Pré-Conférence des peuples indigènes sur le changement climatique et les droits de la mère terre organisée par le Ministère de l’environnement de l’Etat Plurinational en coordination avec toutes les organisations mères des peuples indigènes des terres hautes et basses ainsi que les organisations syndicales paysannes et ouvrières (COINCABOL-PACTO DE UNIDAD) avec pour but de construire une position commune de toutes ces organisations boliviennes en vue de la Conférence Mondiale des Peuples Indigènes sur les Changements Climatiques et les Droits de la Mère Terre qui aura lieu en avril à Cochabamba. J’ai pu moi-même assister à l’acte d’inauguration durant lequel le président Evo Morales y fit une apparition (ce n’était pas prévu et on a attendu environ 1h…). Voici donc en résumé ces propos :

On entend parler que Copenhagen (la conférence mondiale sur les changements climatiques) a été un fracas. Au contraire pour moi cela a été un triomphe pour les peuples et un fracas pour l’empire (les EEUU et son modèle capitaliste) car nous avons montré que nous pouvons nous organiser entre les peuples afin de réaliser un document qui sauve la mère terre. Nous avons donc une énorme responsabilité avec la vie, avec l’humanité qui habite la mère terre. Fidel Castro en tant qu’avant-gardiste avait déjà parlé durant les années 90 d’une dette écologique au lieu d’une dette externe. En fait nos propositions viennent de nos longues années de lutte contre les gouvernements néolibéraux. Quant nous parlons de réchauffement climatique, en fait ce sont les pays développés qui en sont responsables mais nous aussi, si nous ne faisons rien, sommes co-responsables. Pour la Conférence Mondiale à venir nous avons 100 pays inscrits déjà et donc le grand défi est que tous ces gouvernements soutiennent la proposition qui en sortira. Nous devons donc arriver à des consensus au niveau national et international car c’est la vie de la terre qui est sous notre responsabilité. Il ne s’agit pas de sauver la Bolivie mais de sauver le monde entier. La Bolivie peut donc se convertir en un centre de réflexion sur la Mère Terre. En ce moment il y a seulement 2 chemins au choix, celui de la mort du capitalisme ou celui de la mort de la mère terre. Pour nous le chemin à suivre est clair. Ce nouveau millenium est celui du respect à la Mère Terre qui inclut celui des Droits Humains. Si les Droits de la Mère Terre sont respectés, les Droits Humains le seront aussi. La Déclaration des Droits de la Mère Terre doit donc être un document de consensus au niveau de toutes les organisations sociales du monde entier et refléter l’union mondiale des peuples face au danger de mort de la Mère Terre.

Après les mots du président, les représentant(e)s des organisations indigènes et sociales se sont répartis dans 17 groupes de travail sur différentes thématiques (les mêmes qui seront discutées lors de la Conférence Mondiale), en commençant par les Causes des Changements Climatiques jusqu’à la création d’un Référendum sur les Changements Climatiques et du Tribunal de Justice Climatique. Personnellement j’ai pu assister à la mise en place du groupe de travail sur la Déclaration des Droits de la Mère Terre à laquelle participa aussi Pablo Solon, l’ambassadeur bolivien des Nations Unies. Ce fût un espace de discussion très intéressant où l’implication même de donner des droits à la mère terre fût débattue en relation aux droits humains. Il a été question par exemple de la vision intégrale et holistique des peuples indigènes dans les sens où l’être humain fait partie de la Mère Terre au contraire de notre vision mercantiliste (occidentale) où l’Homme est un acteur externe qui use de son pouvoir pour exploiter les ressources de la Mère Terre. Comme résultat de ce groupe de travail, une première proposition de Déclaration a vu le jour dont je citerai quelques éléments importants dont les droits suivants de la Mère Terre :

- droit à la vie

- droit à la régénération de sa capacité biologique et à la continuation de ses cycles vitaux

- droit à ne pas être contaminée

- droit à l’eau comme source de vie

Dans cette proposition il existe aussi une partie sur les Devoirs et Obligations des Etres Humains avec la Mère Terre afin de garantir la reconnaissance, l’application et l’exécution des Droits de la Mère Terre. En effet, je pense qu’il est capital d’inclure les responsabilités que nous avons en tant qu’Etres Humains quant à la préservation de notre planète Terre car nous-mêmes sommes la cause principale de son mauvais état de santé. Alors passons du discours à l’action et espérons donc que la Conférence Mondiale des Peuples sur les Changements Climatiques qui aura lieu dans 15 jours ici ira dans ce sens-là. Je vous tiendrai au courant comme j’y participerai avec mes collègues du Kawsay.

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