samedi 7 août 2010

RENCONTRE ANNUELLE DES VOLONTAIRES SUISSES EN BOLIVIE



Fin juillet –début août nous avons été une nouvelle fois réunis tous les volontaires suisses avec nos organisations partenaires boliviennes des 3 organisations d’envoi, E-CHANGER, INTER-AGIRE et INTERTEAM. Nous étions environ 50 personnes en comptant les enfants des volontaires. Ce fût un beau moment de retrouvailles, de nouvelles rencontres, d’échanges et de partages enrichissants. Comme je suis une « ancienne » volontaire ici, eh oui, le temps passe…, j’ai eu plaisir à revoir les autres anciens et ex-volontaires comme Olivier Barras, sa femme Ingrid qui est la nouvelle coordinatrice d’E-changer et leurs trois filles.

Les 3 coordinatrices: Claudia Heid (Interteam), Elke Kalkowski et Ingrid Barras (E-changer et LED)

Le thème central fût celui du Bien Vivre (el vivir bien) tant au niveau de la conjoncture socio-politique qu’au niveau personnel, de notre vie ici en Bolivie. Grâce aux interventions de 2 invités, José Antonio Rocha, directeur du Kawsay et Rafael Puente, ex-préfet du département de Cochabamba nous avons pu avoir une vision plus critique du processus actuel de construction de l’Etat plurinational qui est doublement long, selon Rafael Puente, car il est démocratique et culturel. Il a aussi fait part de sa préoccupation quant à un certain autoritarisme de la part du gouvernement au pouvoir. Selon lui il n’existe pas de participation réelle des organisations sociales car le control social doit s’exercer à partir du peuple et non du gouvernement. Ceci est dû en partie au fait que la mentalité et les comportements coloniaux perdurent et ne permettent pas encore une « vraie » transformation au niveau de la gestion du gouvernement. Lié à ce facteur est aussi celui de la promotion d’une économie d’extraction des ressources naturelles avec la construction de méga projets d’électrification et d’usines au mépris de la protection de la très chère mère terre. La pachamama a bon dos ! « Exporter ou mourir » est un slogan qui est courant dans la bouche des orateurs du gouvernement mais le danger est que nous allons mourir en exportant selon Rafael Puente. Mis à part toutes ces contradictions de la gestion du gouvernement actuel, le compromis reste là car « nous avons gagné en dignité » comme peuple bolivien durant tout ce processus démocratique de changement, ajouta- t’il en conclusion.

Rafael Puente

Durant cette rencontre annuelle nous avons aussi mieux connu les organisations partenaires boliviennes avec lesquelles nous travaillons au travers de stands d’information de chaque organisation: le marché de la diversité. Ce fût ainsi l’occasion pour moi de montrer ma nouvelle organisation partenaire: le Centre d’Education Alternative Jaihuayco (CEPJA). Comme vous l’aurez sûrement lu dans le dernier journal INTI, j’ai tourné une nouvelle page ici et commencé à travailler avec cette nouvelle institution dont son travail éducatif est principalement axé sur les Droits Humains et la Participation Citoyenne, ce qui correspond à une des lignes thématiques du programme institutionnel actuel d’E-CHANGER.

Nous voilà donc avec mon collègue Saul Gimenez en train d’expliquer la structure et la multitude d’activités du centre au moyen du symbole de la croix andine, la « chakana ».

Ce marché de la diversité a aussi permis de faire des contacts entre organisations ayant une vision similaire afin de tisser ainsi un réseau plus ample de travail en commun, notre défi restant celui de générer plus d’impact à partir d’actions communes et en réseau dans le domaine des droits humains et de la souveraineté alimentaire, les 2 axes thématiques priorisés pour le programme d’E-Changer en Bolivie.

Voilà pourquoi durant cette rencontre annuelle, il y eût aussi un espace de réunion pour les groupes de travail sur ces deux thématiques-là. Dans le cadre de mon groupe de travail sur la souveraineté alimentaire nous avons organisé une visite au marché écologique « la Ecoferia » afin de soutenir cette initiative qui a de la peine à fonctionner par manque de soutien des autorités locales et aussi d’éducation environnementale. La plupart des « cochabambina(o)s » vivent du mythe que tout ce qui s’y produit est naturel ! Alors que ce n’est pas le cas du tout car beaucoup d’engrais chimiques et pesticides interdits chez nous sont encore utilisés ici…