mercredi 18 décembre 2013

DERNIERE RENCONTRE « INTI » : un moment de joie et tristesse à la fois…


Comme vous vous souviendrez, vous tous et toutes fidèles membres du Groupe de Soutien INTI,  nous nous sommes réuni(e)s le 14 septembre de cette année pour une dernière rencontre et un bilan de mes 9 années de volontariat ou cooper-action avec « E-CHANGER ». Eh oui, une étape fort importante et enrichissante pour moi s’est terminée et c’est donc avec beaucoup d’émotion et de sentiments partagés que nous avons vécu cette 7ème et ultime rencontre INTI. 


Le programme fût varié et il y eu de tout :
-  la présentation plus formelle de la fin de mon travail à Radio CEPJA au travers de photos
-  des moments d’échanges avec les participant(e)s, entre autres des ex-volontaires suisses en Bolivie,
-  la possibilité future de soutenir une organisation locale « Tierra Viva »,
-  un spectacle de mime avec la « Chiqui »,
- danse et musique bolivienne avec le soutien de l’association « Bolivia 9 » et les musiciens Julio Godoy et Edwin Valdez
- et bien sûr pour couronner le tout, un repas sous forme de buffet avec une variété de plats à base de quinua et aussi d’autres spécialités. Que rico!


Ce fût un moment inoubliable pour moi, plein de partage et d’intérêt pour mon travail de volontariat en Bolivie mais surtout un espace de rencontre avec vous tous et toutes, mes ami(e)s fidèles d’INTI, qui avez « ensoleillé » mes journées de travail tout au long de ces 9 années au travers de votre soutien tant au niveau moral que matériel.

Encore un GRAND MERCI- MUCHISSIMAS GRACIAS à vous et toutes pour votre solidarité avec la Bolivie ! 


lundi 29 avril 2013

RENCONTRE ANNUELLE DE LA NOUVELLE ALLIANCE E-CHANGER-MBI- INTERAGIRE




Au mois de mars durant 3 jours a eu lieu notre habituelle Rencontre Annuelle des volontaires suisses avec nos  partenaires boliviens,  mais cette fois-ci nous représentions les 3 organisations qui conforment la nouvelle Alliance entre E-CHANGER, MBI (Mission Bethleem Immense) et INTERAGIRE, qui a été mise en route dès janvier de cette année. C’est un peu en dehors de Cochabamba près de Quillacollo (à  13 km.) que nous nous sommes réunis dans un lieu enchanteur en pleine nature, « El Poncho », un centre de rencontre construit en harmonie avec l’environnement et basé sur la cosmovision des peuples quechuas.



Nous étions 40 personnes réunies, les volontaires avec leurs familles,  venant des différentes régions linguistiques et culturelles de la Suisse et de la Bolivie car  il y avait des suisse-romands, suisse-allemands et tessinois et des bolivien(ne)s de La Paz, El Alto, Santa Cruz, Cochabamba entre autres.   


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Premièrement, nous avons fait connaissance de notre nouveau coordinateur du programme Bolivie, Paul Mathis du MBI (eh oui ce n’est plus Bruno Clément d’E-CHANGER), qui nous a présenté la structure actuelle de l’Alliance, son organigramme, le fonctionnement et les axes de travail pour la Bolivie de façon générale en soulignant que c’était un processus en construction permanente. Mis à part celà, l’objectif principal de la rencontre était d’élaborer de manière participative les objectifs du nouveau programme de l’Alliance en Bolivie à partir d’une analyse du contexte socio-politique et de nos expériences diverses de travail dans nos organisations.  
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A partir des axes thématiques définis en Suisse, la Paix, la Justice et l’Environnement, nous avons donc travaillé en groupe et beaucoup discuté afin d’élaborer une série de propositions d’objectifs pour le travail futur de l’Alliance en Bolivie. Dans les grandes lignes nous avons priorisé le renforcement de la participation citoyenne, en particulier celle des femmes indigènes et paysannes, et le control social afin de garantir la transparence dans la gestion des fonds publics. Il nous parait aussi important de contribuer au renforcement des institutions pour la défense des droits humains afin d’améliorer le système judiciaire tout en renforçant les acteurs locaux à l’exercice de leurs droits. Au niveau environnemental il nous faut aussi promouvoir les initiatives productives communautaires écologiques et la redistribution équitable des terres dans une vision de développement durable des communautés.


Bien sûr que la rencontre n’a pas seulement été synonyme de travail, il y a eu des moments d’échanges interculturels et de fête durant lesquels nous avons établis des liens d’amitié et de confiance. Pour ma part, comme il fallait préparer un numéro pour la soirée des « talents », avec d’autres participant(e)s suisses et boliviens, nous avons dansé le « tinku », cette danse de lutte du nord de Potosi fort rythmée que j’aime beaucoup. On a bien rigolé en tout cas car notre chorégraphie était particulièrement improvisée, un collègue volontaire a même fini sans ses nu-piedsJ, mais nous avons quand même gagné un prix, une bouteille de vin bolivien de Tarija que nous avons dégusté après coup! Edwin était aussi présent avec ses équipements de sono et sa guitarre bien sûr. Ce fût vraiment une très belle fête riche en talents et expressions culturelles de différentes régions de Suisse et de Bolivie et pleine d'ambiance grâce à notre "Gentil Animateur" Serge!. Que viva la fiesta y la alegria !



dimanche 17 février 2013

VIVA EL CARNAVAL!: COUTUMES ET TRADITIONS DU CARNAVAL


En Bolivie et plus particulièrement à Cochabamba, la fête du Carnaval s’étend sur plusieurs semaines et est reconnue pour ses traditions et coutumes dont j’aimerais en partager quelques-unes avec vous. Tout d’abord, quant à la durée de la fête, elle commence le jeudi des « compadres » qui a lieu 2 semaines avant mardi gras et continue tout au long du mois de février, au-delà du mercredi des cendres qui selon le calendrier catholique marquerait la fin du Carnaval et le début du temps de Carême. S’il est certain que l’origine de la célébration de la fête du Carnaval en Bolivie est liée à la colonisation espagnole, la tradition chrétienne a été transformée et adaptée aux coutumes indigènes et populaires existantes en Bolivie et à Cochabamba tout particulièrement celles de la culture quechua. On pourrait dire qu’il existe un mélange, une espèce de syncrétisme entre les coutumes catholiques et indigènes, qui peut s'observer lors des manifestations culturelles, comme c'est le cas des danses folkloriques.  


Donc, les festivités du Carnaval en Bolivien commencent avec la fête des « compadres » est suivie le jeudi d’après par la fête des « comadres ». Littéralement « compadre » signifie compère, copain et parrain et « comadre » commère, copine et marraine. Pour les bolivien(n)es les « compadres » ou « comadres » sont à l’origine le parrain ou marraine de baptême ou d’une autre fête d’un de leurs enfants ou bien un ami ou une amie très proche et de confiance qui a aussi été parrain ou marraine lors de leur mariage (la coutume ici est de nommer par exemple un parrain de la fête, par exemple de la musique, de la décoration, du gâteau, etc..).  Actuellement, ce sont souvent entre ami(e)s et collègues que s’organise la fête durant laquelle par exemple on partage le plat typique du Carnaval de Cochabamba, le « puchero » (voir photo ci-dessous), on danse, on se déguise et on boit quelques verres (certain(e)s font des excès à ce niveau –là malheureusement). Mon amie et collègue Telma (administratrice de la coordination) avait organisé un bal déguisé avec concours de danse et déguisements chez elle et avait invité ses « comadres » boliviennes et suisses J


Au CEPJA on a aussi la coutume de fêter « compadres » et « comadres ». Tout d’abord ce fût notre tour aux femmes et nous avons préparé un repas typique pour eux, un « silpancho » (viande de bœuf pannée avec riz, patates, œuf frit et salade) et une collègue avait écrit des vers en rimes sur eux, comme des couplets satiriques et comiques que nous leur avons chanté. En  fait, dans les vallées de Cochabamba, c’est une tradition de chanter ces couplets du Carnaval, las « coplas carnavaleras » qui sont pleines d’humour et de malice, à double sens, et normalement c’est en couple que l'on chante car c’est une manière de flirter entre hommes et femmes. La femme entonne un couplet et l’homme y répond. Si vous avez envie d'en savoir plus, je vous conseille Betty Veizaga qui une chanteuse populaire connue de Cochabamba qui compose ses couplets qu’elle chante avec son mari en jouant du charango (Sur Youtube vous la trouverez sous son nom et "coplas canavaleras"…) .


-  Une semaine après ce fût au tour de nos compères de nous fêter, c’est une forme de réciprocité, et ils nous ont aussi invité un plat délicieux (« aji de fideo », un plat de nouilles avec une sauce rouge piquante) qu’ils n’avaient pas préparé eux-mêmes mais bon c’est l’intention qui compte, n’est-ce pas ?
Comme vous pouvez voir, la nourriture ne manque jamais à Cochabamba, à chaque occasion son plat, voilà pourquoi on a surnommé Cochabamba,  « comebamba » (de comer qui veut dire manger) !.

-          Après la fête des « comadres » viennent les célébrations plus rituelles je dirais de bénédiction de la maison, du négoce et du lieu de travail le mardi gras. Ce jour-là on fait la « ch’alla » de la maison et d’autres biens que l’on possède comme une voiture ou vélo dans notre cas, ça veut dire que l’on décore la maison avec des ballons, des serpentins, confettis entre autres et au coup de midi on fait sauter quelques pétards, on arrose d’alcool les 4 coins de la maison, et on brûle la  « k’oa » (pas tout le monde fait ce rituel andin, cela dépend des croyances spirituelles) qui est une offrande à la mère terre, à la pachamama afin qu’elle nous protège et que notre vie soit harmonieuse et équilibrée. Ce rituel consiste en un mélange d’herbes, d’encens, de graisse de lama, de coca, et d’autres objets en pâte de farine qui peuvent symbolisent la maison, un moyen de transport, le travail, etc.. et il y a toujours quelques « faux » billets d’argent afin de prospérer économiquement aussi; bref tout cela est brûlé et arrosé d’alcool pur et de vin.


Au CEPJA nous avons aussi fait la « ch’alla » et  la « k’oa » de notre centre avec la communauté éducative, enfants et parents et toute l’équipe des facilitateurs/trices. Nous avions aussi invité un professeur anthropologue, Wilfredo Camacho, qui nous aidé à expliquer  cette coutume quechua aux enfants et parents qui bien souvent ne la connaissent plus ou peu car en ville les traditions se perdent ou se transforment. En tant que centre éducatif, il est en effet  important pour nous de revaloriser et renforcer ces aspects rituels liés à la culture quechua et au respect de la mère terre.  


-    Pour beaucoup d’enfants, le carnaval est seulement lié à la diversion,  au « mojazon ». En effet, une autre tradition ici, lors du Carnaval, c’est de se mouiller, avec des ballons plein d’eau que l’on se jette ou bien maintenant avec des mégas pistolets à eau.  Comme c’est l’été ici et qu’il fait plutôt chaud normalement, c’est même agréable de se rafraîchir un peu J L’inconvénient c’est que beaucoup d’eau est gaspillée et qu’à Cochabamba pas tout le monde a accès à de l’eau potable…

En ville de Cochabamba, le Carnaval «  termine » avec le “Corso de Corsos” qui a lieu le samedi qui suit le mercredi des cendres. C’est une grande manifestation culturelle où l’on peut voir une grande diversité de danses folkloriques des différentes régions du pays, comme la « Morenada », « Diablada » d’Oruro, « Pujllay» de Tarabuco à Sucre, « Tinkus » de Potosi, « Afro Saya » des Yungas de La Paz et les « Caporales » (une danse représentative du Carnaval Cochabambino) ; toutes ces danses sont bien sûr accompagnées de leurs fanfares qui mettent bien de l’ambiance croyez-moi. Vive la fête! Que viva la alegria!



dimanche 28 octobre 2012

UN DIMANCHE PAS COMME LES AUTRES: JOURNEE DES FAMILLES AU CEPJA


Chaque année le CEPJA organise une journée famille avec les parents des enfants qui participent aux activités du centre afin de tisser plus de liens avec la communauté. Dimanche passé, le 21 octobre, nous (une grande partie de l’équipe du Cepja) avons donc été au Centre de Rencontres de la paroisse de Santa Vera Cruz, situé au sud de la ville, afin de passer un dimanche pas comme les autres.


Tout d’abord l’équipe des éducateurs/trices du centre a préparé une dynamique de réflexion sur le sens de la famille au travers de l’utilisation du symbole de l’arbre où chacun(n)e de nous devait noter une valeur importante de la famille sur une feuille et la coller à l’arbre. Les valeurs les plus importantes qui sont ressorties étaient entre autres l’amour, l’affection, le respect, l’union, l’écoute, la communication et jouer ensemble.  


Ensuite, c’est au travers de différentes dynamiques de groupe que nous avons renforcé les liens et l’entraide entre les participant(e)s, entre parents et enfants principalement, car les jeux ne promouvaient pas la compétitivité mais la solidarité, le but étant surtout de prendre plaisir à jouer ensemble.  

Comme certains parents l’ont exprimé lors du moment d’évaluation à la fin de la journée, c’est important de ne pas perdre cet "enfant" que nous avons en nous, même en tant qu’adulte et ce genre de journée des familles nous aide à ne pas l’oublier, ont-ils/elles affirmé. Plusieurs parents ont aussi souligné qu’ils ne passent pas assez de temps avec leurs enfants à cause de leur travail et autres obligations et que durant cette journée ils ont ressenti l'importance de  partager des moments en famille. Quant aux enfants et adolescent(e), ils/elles se sont bien amusé(e)s avec leurs parents et avec nous autres, les membres de l’équipe du Cepja car il faut souligner que certains enfants et ados étaient venus sans leurs parents, chose qui ne se voyait pratiquement pas auparavant. 
A ce sujet, un côté négatif à cette journée a été le manque de participation de la majorité des parents et enfants du centre. Serait-ce un reflet de la famille bolivienne actuelle qui n’est plus toujours autant unie qu’auparavant pour différentes raisons (migration, séparation, divorce, difficultés économiques, etc…) et qui est aussi victime du système capitaliste et de la course au bien-être matériel au détriment des valeurs du bien- être de l’ordre de l’ « humain », comme de la famille ? Mon questionnement reste ouvert et il nous faudra l’analyser avec plus de profondeur au sein du Cepja mais ce qui est sûr c’est que les victimes principales de ce système sont les enfants ; notre travail éducatif et d’encadrement au quotidien des enfants et ados du quartier de Jaihuayco est donc on ne peut plus primordial dans la conjoncture actuelle.  

dimanche 19 août 2012

RENCONTRE ANNUELLE DES VOLONTAIRES SUISSES ET ORGANISATIONS PARTENAIRES BOLIVIENNES 2012 à LA PAZ




Comme de coutume a eu lieu en juillet la Rencontre Annuelle des Volontaires Suisses avec nos organisations partenaires boliviennes qui avait pour thème le Bien Vivre. Cette année c’est à La Paz, plus précisément à Huajchilla, que nous nous sommes réuni(e)s en grand nombre, plus de 50 personnes, puisque toutes les organisations d’envoi de volontaires de Suisse y étaient rassemblées, E-CHANGER, INTER-AGIRE, INTERTEAM, MISSION BETHLEEM IMMENSEE en plus de la présence du Service de Coopération pour le Développement du Liechtenstein (LED).  Comme dès l’année prochaine l’alliance entre E-CHANGER, INTER-AGIRE ET MISSION BETHLEEM IMMENSEE entrera en vigueur, c’était important de se réunir tous ensemble afin de nous connaitre tout d’abord et aussi pouvoir échanger nos points de vue par rapport à cette nouvelle perspective de travail.
Nous avons commencé la rencontre par un rituel à la mère terre, à la pachamama, réalisé par une autorité aymara d’une organisation indigène au niveau national (CONAMAQ) où y travaille une volontaire bolivienne. Symboliquement,  2 tas de feuilles de coca ont été béni avec de l’alcool pur afin de respecter la complémentarité qui existe dans les cultures indigènes (tout est pair, jamais impair) et puis nous avons tous et toutes mâché quelques feuilles de coca en guise de partage avec la mère terre et avec les autres participant(e)s. 

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En relation avec le rituel et le thème de la rencontre, le bien vivre, Javier Medina, un intellectuel bolivien d’origine juive, a fait une présentation sur la thématique a partir d’une comparaison des 2 modèles présents en Bolivie: le Développement versus le Bien Vivre, le Capitalisme versus la Réciprocité, une Economie basée sur création de  plus-value monétaire versus la génération de valeurs humaines. Medina a explicitement présenté ces 2 modèles de manière antagonique afin d’illustrer le besoin de chercher la complémentarité et un équilibre entre ces 2 modèles de vie, ce qui nécessairement implique aussi une redéfinition du système économique actuel.   
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De la théorie à la pratique…
Après avoir eu une discussion théorique sur le bien vivre en relation avec nos différents espaces de travail en Bolivie, par petits groupes nous avons illustré les résultats de nos réflexions à partir de la théâtralisation de quelques scènes qui étaient remplies d’humour aussi. 

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Mis à part la visite de représentant(e)s  de la Coopération Suisse au Développement (COSUDE) qui nous ont présenté leur programme en Bolivie, nous avons aussi visité quelques organisations partenaires à La Paz. Personnellement j’ai pu visiter une ONG, le Centre d’Information et de Développement de la Femme, le CIDEM, basée à La Paz et El Alto qui est depuis 26 ans une institution féministe active dans la défense des droits humains des femmes.
Au travers de cette visite j’ai pu réaliser une interview très touchante avec la directrice  sur le thème des Féminicides, meurtres et assassinats violents de femmes réalisés par des membres de leur entourage, leur mari, amant, copain, etc…Le CIDEM (www.cidem.org.bo) a en effet mis sur pied un observatoire au nom de « Manuela » qui répertorie toutes les informations de morts violentes de femmes parus dans les médias des villes principales du pays (de la campagne on a pas de données !). Par exemple, durant la période 2009-2011, 283 cas de féminicides ont été enregistrés en Bolivie. Ce sont des données bien préoccupantes et je ne pouvais rester indifférente à cette dure réalité,  voilà pourquoi j’ai décidé d’en parler au travers de la réalisation d’un reportage sur la thématique à Radio CEPJA.
Mis à part la partie formelle du programme, notre rencontre annuelle était aussi remplie d’échanges interculturels avec des moments de convivialité comme lors de  la soirée de fête avec feu de joie, barbecue et duo de musique « en vivo »  durant laquelle on a tous et toutes fini par danser, le vin chaud y ayant contribué aussi un peu je crois J.  

dimanche 3 juin 2012

A NE PAS MANQUER!

6ème
RENCONTRE-FÊTE
   SUIZO-BOLIVIENNE
 · Quand?: samedi 9 juin
· A quelle heure?: 18 h
· Où?: Maison de Quartier de Carouge. 3, rue de la Tambourine (entre rte de la Drize et ch. de Pinchat, derriere HEG Battelle)
· Tram 12 et bus 42: arrêt Carouge
· Parking de la HEG Battelle à disposition

AU PROGRAMME: 

 ¨ Moment d’échanges d’information et expériences: notre bien vivre en Bolivie, mes activités à Radio CEPJA et au CEPJA, situation sociopolitique en Bolivie et nouvelles d’E-CHANGER.
¨ Contes de femmes avec « Chiqui » la colombienne pour enfants et adultes 
¨ Musique bolivienne folklorique avec Edwin Valdez et autres musiciens 
¨ Repas-buffet du soir: « majadito », « cuñapes » plat typique de la région orientale, boissons naturelles à base de céréales et fruits et autres spécialités latino-américaines et suisses!

Alors, nous vous attendons pour ce moment de partage et fête interculturel en ce début de printemps. Sachez que vous pouvez passer un moment seulement si vous avez peu de temps et que vos enfants sont bienvenus bien sûr !  

 

jeudi 10 mai 2012

COPACABANA : LIEU ENCHANTEUR POUR « E-CHANGER » ENTRE VOLONTAIRES, PARTENAIRES BOLIVIENS ET BRUNO CLEMENT DE VISITE EN BOLIVIE


Le mois dernier, les 17-18 et 19 avril, nous avons eu un atelier exceptionnel à Copacabana, au bord du Lac Titicaca (La Paz) en présence de Bruno Clément, l’actuel coordinateur pour la Bolivie qui est venu nous rendre visite pour divers motifs. Tout d’abord, nous nous sommes réunies toutes les volontaires d’E-CHANGER avec nos organisations partenaires boliviennes afin d’évaluer le nouvel outil d’évaluation utilisé depuis l’année passée, qui a été élaboré par la DDC, la direction du développement et de la coopération suisse. Actuellement nous ne sommes que 4 volontaires E-CHANGER en mission mais un nouveau couple vient d’arriver récemment à Cochabamba. 
Afin que vous ayez une idée, les organisations boliviennes présentes étaient les suivantes: 
 - MOUVEMENT SANS TERRE- FEMMES à Cochabamba.
 - L’ONG PROCESOS, Services Educatifs, à Santa Cruz.
 - Le Collectif CASA, Coordination d’Actions Socio Environnementales, à La Paz.
 - Le CEADL, Centre de Recherches et Soutien au Développement Local, basé à La Paz, organisation partenaire du volontaire défunt Bernard Perrin. 
 - Le CONAMAQ (Conseil National des Ayllus et Markas du Kollasuyu), organisation mère des peuples indigènes quechuas et aymaras, basée à La Paz représentée par la première cooper-actrice sud en Bolivie. 
 - Le CEPJA (Centre d’Education Permanente Jaihuayco), l’organisation où je travaille.
La mise en commun des résultats respectifs du travail de chaque volontaire et leur analyse a permis de voir certains aspects et axes de travail communs entre les volontaires et les partenaires. Comme nous travaillons tous et toutes avec des mouvements sociaux directement ou indirectement afin de les renforcer et  promouvoir des changements qui aient une incidence au niveau politique, un grand défi que nous nous sommes fixés est celui de renforcer le travail en réseau au sud et de le multiplier en valorisant, capitalisant les expériences accumulées toutes ces années de cooper-action avec E-CHANGER. Concrètement, lors de cet atelier, mon organisation, le CEPJA, s’est mis en contact avec une radio bolivienne Yembatirenda de Tarija et en Suisse Radio Lora de Zurich au travers de la volontaire Sarah Friederich et le collectif CASA. Nous allons produire et envoyer des capsules (spots) radiophoniques sur des thématiques liées aux femmes, aux questions de l’équité de genre et l’interculturalité depuis la Bolivie pour qu’elles soient diffusées à Radio Lora en Suisse. Cela sera plus de travail pour moi et l’équipe de radio du CEPJA mais cela nous fera connaître et aussi diffuser la réalité bolivienne en dehors des frontières latino-américaines ! 

Un autre thème qui était aussi à l’agenda durant cette réunion est celui du rapprochement d’E-CHANGER avec l’organisation Mission Bethléem Immensee (MBI) et Inter-agire, dont vous êtes peut-être au courant au travers des nouvelles d’E-CHANGER. En tant que volontaires d’E-CHANGER nous avons exprimés plusieurs inquiétudes concernant ce rapprochement: comment E-CHANGER va à maintenir son identité comme organisation romande d’envoi de volontaires, nos contrats (nos droits et obligations) vont-ils changer?, allons –nous pouvoir participer à la définition du bureau de coordination des volontaires en Bolivie ?, etc… Beaucoup de questions sont restées en suspens car selon Bruno Clément le processus de rapprochement est en phase de construction collective entre les 3 organisations et sa mise en route commencerait en 2013. Nous avons aussi appris que Bruno Clément, l’actuel coordinateur pour la Bolivie, allait changer et que MBI assumerait la coordination de la Bolivie. Quel dommage pour moi car Bruno m’a accompagné durant ces 8 années de volontariat et j’apprécie beaucoup sa personne. Mais personne n’est irremplaçable, dit-on, n’est-ce pas ? Voilà pourquoi notre « dernier » atelier en Bolivie avec Bruno s’est déroulé dans un endroit magnifique et magique à la fois, Copacabana au bord du Lac Titicaca, c’était comme un geste de remerciement de la part de la coordination bolivienne et de notre part aussi, les volontaires. C’est ainsi que nous avons fait une balade en bateau jusqu’à l’Ile du Soleil, ce fût une escapade inoubliable pour tous et toutes et pour Bruno sûrement aussi!   

dimanche 29 janvier 2012

HOMMAGE POSTHUME A BERNARD PERRIN


Au travers de ces quelques lignes j’aimerais rendre hommage à Bernard que j’ai eu la chance de connaitre au cours de mon parcours de cooper-actrice avec E-CHANGER.
Bernard, quand je pense à toi, je me rappelle la première fois que je t’ai connu. C’était lors de ton voyage en Bolivie avec la délégation E-CHANGER il y a déjà presque 4 ans. Tu étais super enchanté par le voyage, les rencontres avec les partenaires en Bolivie et je me rappelle comme tu as dansé et tu t’es amusé los de la soirée de départ dans un restaurant à La Paz. C’est comme cela que tu es revenu en Bolivie, cette fois avec un contrat en tant que cooper-acteur pour 3 ans à La Paz. Tout comme moi, tu es tombé amoureux de la Bolivie et tu es aussi tombé amoureux en Bolivie, de Sarah la bernoise.
C’est ainsi que j’aimerais te garder en mémoire Bernard, fou d’amour pour Sarah et passionné de la Bolivie et de la lutte pour un « autre monde possible », pour un monde plus juste que tu as su si bien refléter dans tes écrits journalistiques.
Sarah, j’aimerais aussi pouvoir partager un peu de ta douleur depuis Cochabamba et te donner un « abrazo » plein de force pour continuer ton parcours de vie.

Si vous voulez publier un message au blog creé pour Bernard, http://amigosdebernard.wordpress.com/ , vous pouvez le faire en envoyant un mail à l'adresse suivante: pidu080pari@post.wordpress.com.

Bernard, tu resteras toujours en vie dans nos coeurs et dans nos esprits!

samedi 5 novembre 2011

« LES ÂMES DE NOS ÊTRES DEFUNTS NOUS VISITENT LES JOURS DE LA FÊTE DE LA TOUSSAINT »

« Almitas chamushankuña », « les âmes sont déjà en chemin », c’est une expression populaire des personnes qui attendent l’arrivée de l’âme des êtres chéris durant la fête de la Toussaint.

A Cochabamba les traditions et coutumes autour de la fête des défunts sont très diverses. Le dénominateur commun de la fête est la interrelation entre les êtres chéris de l’au-delà qui le jour du 1er novembre à midi jusqu’au lendemain à midi retournent visiter leur famille et amis en deuil pour les consoler et leur apporter de la joie.

Selon les coutumes de la culture quechua, afin de recevoir les âmes des défunts, la famille au sens large se réunit et prépare la table d’offrandes d’aliments pour le défunt, le « mast’aku » (en quechua) qui inclut les plats et boissons préférées du défunt et aussi les « t’anta wawas ou urpus ». Ce sont des personnages et symboles faits de pâte à pain légèrement sucrée qui représentent les âmes de l’au-delà et le monde spirituel catholique et andin comme par exemple le soleil et la lune qui représentent la complémentarité, la croix qui fait référence au catholicisme et l’échelle pour que les âmes puissent descendre nous visiter et remonter dans les cieux.

Au CEPJA (Centre d’Education Permanente Jaihuayco) chaque année la Fête de Todos Santos est une activité éducative communautaire que l’on réalise avec les enfants et jeunes du centre. Afin de ne pas perdre la coutume et tradition de cette fête face à l’invasion de Halloween (eh oui ici aussi on y a droit), les éducateurs/trices ont réalisé diverses activités comme la fabrication des symboles à base de pain et la mise en place de la table d’offrandes (« le mast’aku ») communautaire où les enfants ont pu amener des photos des personnes défuntes de leur famille ou bien simplement leur noms.

Il faut savoir que le « mast’aku » doit être prêt dès le 1er novembre à midi car c’est à cette heure-ci que les âmes des défunts commencent leurs visites dans le bas monde jusqu’au 2 novembre à midi. Durant cette période-là les maisons ouvrent leur porte aux personnes qui aimeraient les visiter et faire une prière pour leurs défunts. Les visiteurs et visiteuses, en grande majorité des enfants, reçoivent les petits pains et biscuits fabriqués (« t’anta wawas ») en guise de remerciement pour leur prières. C’est un beau cadeau pour beaucoup d’enfants qui viennent de grandes familles où l’on ne vit pas toujours dans l’abondance.

Finalement, le 2 novembre la fête de la Toussaint termine au cimetière normalement où selon la coutume la famille dit au revoir au défunt en se rassemblant autour de la tombe afin de partager la table d’offrandes, boire un verre (souvent plusieurs !), le tout accompagné par de la musique folklorique de cette époque-là de l’année. Rien à voir donc avec nos cimetières silencieux et souvent un peu déprimants à mon goût !

« Si tu t’occupes bien de l’âme du défunt, il y aura une bonne récolte »

Cependant, cette fête religieuse mêlée de coutumes et traditions indigènes- paysannes est aussi liée au calendrier agricole car en novembre c’est la fin de l’époque sèche qui est une époque critique pour la récolte et le début de la saison de pluie, c’est comme le passage de la mort à la vie d’une certaine manière.

Selon Wilfredo Camacho, chercheur anthropologue, l’origine de la fête remonte au temps des Incas qui avaient l’habitude de sortir leurs morts des tombes car ils considéraient qu’ils représentaient d’autres espèces humaines qui pouvaient intercéder pour eux et provoquer la pluie et une bonne récolte. C’est ainsi qu’ils les revêtaient de leurs meilleurs habits et leur donnaient la meilleure nourriture et les sortaient dans la rue en faisant comme une procession durant le mois de novembre qui était considéré comme le mois des âmes défuntes.

«La mort donne le jour à la vie »

Comme la vision de la vie est cyclique dans le monde agricole, selon Camacho, ce n’est pas un hasard si après le 2 novembre la saison des jeux de balançoire (la « wallunk’a ») et des amours commence à la campagne et les jeunes surtout partent à la recherche de leur âme sœur.

Il y a donc un temps pour chaque chose et les saisons marquent le temps. On a tendance à l’oublier dans notre train train quotidien dans les zones urbaines où l’on a souvent perdu la connexion avec le monde spirituel et celui de la mère terre. Que le mois de novembre nous aide à retrouver cette dimension-là dans nos vies !