samedi 27 février 2010

Conformation du groupe de travail thématique sur la Souveraineté Alimentaire


1ère rencontre

Dans le cadre de notre travail de volontaires suisses en Bolivie, il existe actuellement 2 groupes de travail sur les axes thématiques suivants : l’un sur les droits humains et participation citoyenne et l’autre sur la souveraineté alimentaire. Le but principal de ces 2 groupes de travail, auxquels nous participons, volontaires et organisations partenaires du sud, est celui de générer un espace de réflexion, d’apprentissages mutuels, de formation et d’incidence sur les thématiques en question. Avec mon organisation Kawsay nous faisons partie du groupe sur la souveraineté alimentaire comme notre travail actuel y est bien lié, s’agissant de la promotion d’une agriculture écologique et communautaire à partir des pratiques culturelles comme celle de l’utilisation des semences natives des peuples indigènes. Comme je suis une « ancienne » volontaire ici, j’ai proposé d’aider à organiser les 2 premières rencontres avec Mathilde (volontaire d’E-changer) et Giacomo (volontaire d’Inter-Agire).

L'arbre à synthèse

Comme nous débutons avec une thématique nouvelle, il a fallu tout d’abord nous organiser comme groupe de travail et aussi éclaircir un peu les concepts de souveraineté et sécurité alimentaire. Après avoir discuté pas mal, nous sommes tombés d’accord sur le fait que les 2 concepts sont complémentaires mais que pour nous parler de souveraineté alimentaire va beaucoup plus loin que la sécurité alimentaire, dans le sens où il est question de l’exercice du droit des peuples à décider de quoi se nourrir, de quoi produire et comment. La question du comment est fort importante car quand on parle de souveraineté alimentaire il est question d’une agriculture écologique à petite et moyenne échelle en pensant spécialement aux populations du sud qui doivent faire face à la malnutrition et la faim. Il n’est pas question de donner à manger à tout le monde sans avoir des critères sur l’origine des produits qui peuvent être traités chimiquement voire être transgéniques comme c’est le cas de certains programmes de sécurité alimentaire des grands organismes internationaux (Banque Mondiale, Organisation Mondiale de Commerce ou le Fonds pour l’Alimentation des Nations Unies) ou le cas du programme du gouvernement brésilien « Faim zéro ».

La dynamique sur l'accès à l'eau potable d'Olivier Barras

Quant à la question de générer des actions d’incidence publique, nous avons prévu de participer à la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Mère Terre qui aura lieu à Cochabamba en avril. Comme vous vous rappellerez sûrement, après l’échec de la Rencontre de Copenhagen sur le Changement Climatique, le président bolivien Evo Morales décréta qu’il était urgent de se réunir entre organisations sociales au niveau international afin de prendre des décisions à la hauteur de la problématique. Nous avons donc décidé de participer comme groupe de travail à cet évènement qui promet d’être riche en échanges. Personnellement je suis déjà inscrite au groupe de travail sur les droits de la mère terre. C’est un nouveau concept qui m’interpelle: après les droits humains, voilà ceux de la mère terre, la pachamama, c’est beau non ? Pour plus d’infos, visitez la page web de la conférence, www. cmpcc.org

A ce sujet il y a aussi une propostion de l’un des membres du groupe de soutien, Bernard Perrin (oui, le journaliste romand du journal Le Courrier !), qui est celle d’éventuellement co-organiser un évènement avec E-changer et nos organisations partenaires durant la manifestation. Cela serait en effet une bonne idée d’action publique de sensibilisation et visibilisation de notre travail ici. A voir donc qu’en pense E-changer …

Durant notre rencontre, il faut souligner que Bernard a profité de faire une interview sur la thématique à Asunta Salvatierra, la responsable du Mouvement Sans Terres Cochabamba et à Ane Piepenstock (directrice d’une ONG Agrecol Andes) pour sa diffusion en Suisse à Radio Lora de Zurich. Vous pouvez l’écouter en déchargeant le programme Info Latina en espagnol: http://www.lora.ch/sendungen/alle-sendungen/67?list=Info+Latino (mardi 09/02/10, 18.00-19.00, 49')

Voilà donc en résumé quelques points forts des 2 premières rencontres que nous avons eu au sein de notre petit groupe pour le moment, une dizaine de personnes de 6 organisations différentes, mais celui-ci prévoit de s’élargir et de travailler en réseaux avec d’autres organisations intéressées à la thématique, comme c’est le cas du groupe de travail des volontaires suisses allemands d’Interteam. Nous avons donc convenu que lors de la prochaine rencontre des volontaires suisses fin juin, nous allons nous unir et réorganiser ce groupe de travail sur la souveraineté alimentaire. Voilà un bel exemple d’interculturalité suisse, non ?

2ème rencontre